[c=#0055ff][g][size=12px]Kipik le hérisson multicolore
Il était une fois une famille de hérisson (au cas où vous ne vous en douteriez pas déjà) . Kipik était le troisième d'une portée de cinq hérissons, et il avait eu la chance de naître avec les piquants les plus pointus de sa famille. Au début, Kipik était fier de ses piquants, il s'en servait pour faire tant de choses qu'il en épatait plus d'un. Seulement voilà, il fit un jour la connaissance d'une petite lapine qui s'appelait Malice. Malice avait le pelage le plus doux et le plus soyeux de toute la forêt. Avec sa belle fourrure rose, elle attirait tous les lapins et autres animaux qui venaient juste pour l'admirer et pour constater à quel point elle était jolie.
Dès qu'il l'a vit, Kipik en tomba éperduement amoureux, comme foudroyé par l'eclair. Il pensait à elle nuit et jour, et cherchait un statagème pour pouvoir l'aborder et rester avec elle, ne serait-ce que pour un court instant. Le problème était que Malice avait peur que Kipik, avec ses piques géants, ne l'approche d'un peu trop près et écorche son joli pelage. Ce n'était pas qu'elle ne voulait qu'ils soient amis, ah ça nan, mais elle avait peur qu'il ne lui fasse mal.
Kipik était bien malheureux. En faisant les cents pas devant la taverne familliale, il essayait de trouver une solution à ce plus qu'épineux problème. Sa grand-mère, qui essayait de faire sa petite sieste de l'après-midi, lui conseilla d'aller voir Nerlin, le hibou-sage de la forêt: il trouvera une bonne solution, elle en était sûre! Ce fut sur ces bonnes paroles que Kipik se rendit chez Nerlin.
Le hibou était en train de boire le thé en compagnie d'une demi-douzaine de livres éparpillés ça et là autour de lui, lorsqu'il arriva. Il portait une paire de lunettes avec des verres d'une épaisseur incroyable, et un petit grelot était accroché autour d'une de ses pattes. Kipik expliqua à Nerlin le but de sa visite. Il lui parla tout d'abord de la fierté qu'il avait pour ses magnifiques piquants, mais surtout de la jolie Malice, de la si douce et si gentille Malice qui le craignait tant. Nerlin resta silencieux quelques instants. Puis il se mit à farfouiller un peu partout dans sa maison, remuant les meubles, faisant tomber des livres, se prenant les pieds dans les tapis et poussant de petits grommellements inaudibles. Soudain il apparut en tenant deux petits objets dans les mains. Et il dit:
"- Bon écoute moi bien Kipik, tu la veux cette lapine? Je veux dire, tu l'aimes n'est ce pas?
- Bien sûr que je l'aime, c'est pourquoi je suis venu vous trouver! répondit Kipik
- Bien, alors il n'y a pas trente-six solutions! Je te previens d'avance, il va falloir mettre ta fierté et ton orgueil de côté mon ptit gars! C'est simple, je te propose deux solutions: soit je te scie les piquants avec ce petit rasoir que je tient dans mon aile droite, soit je te les recouvre avec ce genre de petit bouchon en liège que j'ai dans mon autre aile. C'est à toi de décider!
- Que faire? Dois-je garder ma fierté de hérisson et ne pas toucher à mes piquants, ou sacrifier ce que j'ai de plus élégant chez moi pour les beaux yeux de Malice? Remarquez, les bouchons de liège, c'est un bon compromis... Je prends les bouchons Nerlin! Je te remercie grandement pour le service que tu m'as rendu, je ne sais pas ce qu'il serait advenu de moi si tu ne m'avais pas aidé! s'exclama Kipik
- De rien mon ptit! Allez court donc faire la cour à ta belle! Zou, les femmes n'aiment pas qu'on les fasse languir!"
Ce fut donc avec un carton rempli de bouchon que Kipik retourna chez lui. Il organisa une journée réservée à la peinture, parce que les bouchons de liège c'est quand même plus joli avec de la couleur! Il invita tous ses amis à venir l'aider et même Malice accepta de mettre la patte à la patte. Ensuite, tous s'attellèrent à la tâche qui fut de placer un bouchon de couleur sur chacun des piques de Kipik, et ce sans se piquer les pattes bien entendu. Quand ce fut enfin terminé, les amis de Kipik reculèrent tous d'un pas afin d'admirer le travail qu'ils avaient accomplis ensemble. Il était vrai que Kipik avait une drôle d'allure ainsi, tout de couleur vêtu.
Mais cela ne derangea pas Malice qui fut la première à lui sauter dans les bras...[/size][/g][/c]